Les jeunes générations sont de plus en plus attirées par l'entrepreneuriat. Mais comment se lancer dans l'aventure en toute sérénité quand on n'affiche pas encore d'expérience professionnelle ? Voici quelques conseils pour faire rimer entrepreneuriat avec réussite.
Ce n'est plus un secret. L'envie d'entreprendre gagne de plus en plus les jeunes générations. Selon une récente étude publiée par Hello Bank !, 59 % des 18-34 ans veulent se lancer dans l'entrepreneuriat. Si de l'envie à l'action il n'y a qu'un pas, les jeunes peuvent être freinés dans leur volonté et leur projet du fait d'un manque d'expérience. Pour autant, l'expérience ne fait pas tout, bien au contraire. "C'est un biais cognitif de surestimer l'expérience professionnelle", estime Nathalie Carré, expert entrepreneuriat au sein de la CCI France, avant d'ajouter :
Il y a un tas de cadres avec des années d'expérience qui se sont plantés. En devant entrepreneur, on n'évolue pas dans le même contexte que le salariat. Quand vous êtes patron, personne ne vous dira quoi faire.
Pour Laurent Delafontaine, fondateur du cabinet Axe Réseaux, plusieurs solutions s'offrent aux jeunes générations quand ils veulent se lancer sur le marché du travail. "Soit ils cherchent un CDI, soit ils reprennent ou créent une entreprise. La reprise se fait généralement dans un cadre familial. La création d'entreprise, ils n'y pensent pas d'emblée. Donc la majorité va s'orienter vers un poste salarié", détaille-t-il.
Lire aussi :
|Envie d'entreprendre ? Posez-vous les bonnes questions !
Ne pas se brider
Mais pour les experts, la question des compétences ou de la légitimité ne se pose pas forcément pour les jeunes qui se lancent ou souhaitent se lancer. "Une jeune qui veut entreprendre c'est qu'il a une bonne idée, c'est son moteur numéro 1", estime Laurent Delafontaine. Même discours pour Nathalie Carré :
Je ne crois pas que nos jeunes se posent la question de la compétence. Ils apprennent sur le tas. Et ils savent qu'ils ont des compétences différentes des profils plus âgés. S'ils ont envie d'entreprendre, ils le font.
En revanche, la question du financement se pose bien souvent. Mais là encore, les jeunes générations savent innover ou trouver des alternatives, notamment en misant sur le crowdfunding. "Quel que soit l'âge, l'important est de bien préparer son projet. Que vous ayez 20 ou 50 ans, créer une boîte n'est pas un long fleuve tranquille. Il y a des réflexes à acquérir", souligne Nathalie Carré, avant de nuancer :
Quand il faut convaincre un banquier, c'est vrai qu'avoir une personne expérimentée dans son équipe et dans les associés peut être un plus. Mais ce n'est pas un passage obligé.
Et pour les plus frileux, ayant besoin d'un support ou d'un accompagnement, pourquoi ne pas miser sur la franchise ? "Un jeune qui souhaite entreprendre n'y pense pas forcément, et c'est dommage car il y a des opportunités. La franchise permet de faire appel à un concept qui a fait ses preuves", insiste Laurent Delafontaine, avant d'ajouter :
Quand on est jeune et qu'on veut entreprendre mais que l'on n'a pas les moyens financiers, la location-gérance peut également être un bon tremplin.
De façon globale, ne vous bridez pas et ne pensez pas qu'il faut être absolument expérimenté pour tenter l'aventure entrepreneuriale. Les exemples sont nombreux et les success story montrent qu'il n'y a pas besoin d'expérience pour réussir. "Les porteurs de projet se mettent eux-mêmes des barrières. Ils se demandent, à chaque étape, s'ils vont y arriver et font face à des croyances limitantes", insiste Nathalie Carré. L'experte conseille de s'inspirer des personnes de son entourage. "Avoir des référents et des entrepreneurs autour de soi rassure et incite bien souvent à passer le cap", estime-t-elle.
Carrefour Proximité : "Nous voulons rendre accessible l'entrepreneuriat au plus grand nombre"
Pour inciter les jeunes à devenir franchisé et à intégrer l'une de ses enseignes de proximité, Carrefour a lancé une formation destinée aux jeunes diplômés. "Le principe ? Nous proposons à des jeunes diplômés – bac + 2 minimum – d'intégrer notre enseigne en alternance pour les former sur toutes les ficelles du métier", confie Marie Delbecque, responsable communication Recrutement franchisé au sein de Carrefour Proximité. La formation se déroule sur un an, avec un jour de formation en visio et 4 jours de présence dans un magasin franchisé partenaire. "Cela nous permet de rendre accessible le programme dans toute la France", indique Marie Delbecque. La première promotion vient de terminer son cursus. Parmi les 11 participants, deux vont prendre les rênes d'un magasin dans les prochaines semaines. "D'autres ne se sentaient pas encore prêts et ont préféré continuer à acquérir de l'expérience en tant qu'adjoint de magasin par exemple", explique Marie Delbecque. Quoiqu'il en soit, à l'issue de la formation Carrefour propose aux participants se sentant prêts à passer le cap plusieurs options de magasins à reprendre en location-gérance, avec l'objectif final qu'ils deviennent franchisés. "Ce programme permet de rendre accessible la location-gérance avec un apport de seulement 2 000 euros", insiste Marie Delbecque. Fort de ce premier essai transformé, Carrefour vient de lancer la seconde promotion. 30 jeunes viennent de débuter leur cursus. "Ce programme a été pensé pour leur faire découvrir et comprendre ce qu'est la réalité d'un chef d'entreprise mais aussi leur permettre de passer le cap alors qu'ils n'ont pas encore acquis beaucoup d'expérience. Nous voulons rendre accessible l'entrepreneuriat au plus grand nombre", conclut Marie Delbecque
Ne négligez pas le mentorat !
Dans cette optique, n'hésitez pas à solliciter les différents réseaux d'accompagnement mais également à dénicher un mentor. "Le mentorat c'est bien à tout âge mais c'est encore mieux quand on est jeune", insiste Nathalie Carré. En effet, s'entourer est l'un des conseils clés donnés à tous les entrepreneurs. Que vous vous lanciez seul ou via une enseigne, il est primordial de ne pas rester isolé et de faire appel à des conseils. Nathalie assure :
Il faut encore moins être seul quand on est jeune et que l'on entreprend. Car vous devez vous constituez votre réseau.
L'aide d'un mentor vous permettra de rencontrer d'autres entrepreneurs mais aussi de probables partenaires et fournisseurs. Aussi, il vous permettra de prendre du recul et de vous conseiller sur les pistes d'amélioration pour booster votre business. "C'est un véritable coach qui ne vous donnera pas les solutions mais qui vous aiguillera vers les décisions à prendre", insiste Nathalie Carré, avant de conclure : "En tant que jeunes entrepreneurs, vous êtes dans un contexte favorable, avec un tas de structures dédiées, comme le Réseau Entreprendre, Initiative France ou encore le Moovjee." Ne les négligez pas et lancez-vous !
